« Les problèmes économiques de l’Europe sont dus au fait que les systèmes politiques de la périphérie méridionale ont été instaurés suite à la chute de dictatures, et sont restés marqués par cette expérience. Les Constitutions affichent une forte influence des idées socialistes, et en cela, elles reflètent la grande force politique atteinte par les partis de gauche après la défaite du fascisme, » poursuit la banque d’affaires.
Plus loin dans le même document, le propos se fait plus précis encore :
« Les systèmes politiques et constitutionnels des pays du Sud présentent le caractéristiques suivantes : des exécutifs faibles vis-à-vis des parlements, des gouvernements centraux faibles par rapport aux régions, la protection constitutionnelle des droits du travailleur, des techniques de construction du consensus fondées sur le clientélisme, le droit de protester si les changements sont indésirables. La crise a illustré les conséquences auxquelles ces caractéristiques peuvent amener. Les pays de la périphérie ont obtenu des succès seulement partiels sur le chemin des réformes économiques et fiscales, et nous avons vu que les exécutifs étaient limités dans leurs actions par les constitutions (Portugal), par les autorités locales (Espagne), et par le succès croissant des partis populistes (Italie et Grèce). »
En résumé, la banque JP Morgan nous dit ceci : libérez-vous au plus vite de vos constitutions antifascistes.
« L’idée d’un État où les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires appartiennent à des organes différents et que nous sommes tous égaux devant la loi commence a être mal vue par les classes dominantes en ce XXIe siècle. Ce sont surtout les Constitutions nées de la résistance qui sont mal vues. En particulier celles des pays du Sud de l’Europe : Italie, Grèce, Espagne, Portugal, » dénonce le juriste Franco Cordero.
Pour l’économiste Emiliano Brancaccio : « Plus le pouvoir du Parlement est grand, plus il est difficile de redimensionner l’État social. Une orientation inverse vise au contraire à redistribuer le revenu en favorisant le profit et les revenus, et certainement pas à une modernisation du pays. Dans la Constitution italienne comme dans toutes celles "antifascistes", existent des règles qui prévoient la protection de la propriété privée, laquelle peut être expropriée pour des raisons d’utilité publique. Les institutions financières ont souvent intérêt à réaliser des acquisitions de capitaux nationaux à l’étranger, et elles ont donc intérêt à garantir que la propriété du sujet étranger qui fait l’acquisition est totalement protégée. Avec ces Constitutions, le sujet étranger qui acquiert souvent à prix cassés les capitaux nationaux de pays en difficulté n’est pas totalement protégé, car il pourrait être exproprié. Derrière le mot magique "modernisation", souvent prononcé par JP Morgan, se cache donc la protection des intérêts de ceux qui voudraient venir faire leur shopping bon marché en Italie et dans les autres pays périphériques de l’Union européenne. »
L’ex-Chancellier allemand social-démocrate Willy Brandt a écrit : « Il faut corriger la démocratie en osant davantage de démocratie. »
auteur: Franco Fracassi
extrait de l'article publié le 10 avril 2014 sur popoff.globalist.it
extrait de l'article publié le 10 avril 2014 sur popoff.globalist.it
Traduction en français : IlFattoQuotidiano.fr
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Nous avons osé proposer les principes de la Démocratie Agile pour corriger la démocratie, pour permettre à chaque échelle de construire davantage de démocratie, comme remède ultime contre le fascisme.
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