27/06/2011

Les jeunes Européens : une génération en quête d’un destin collectif entre héroïsme et accablement [Partie 1]

 Les jeunes Européens supportent en première ligne des conséquences de la crise systématique globale.[1] Suivant l’exemple du Printemps Arabe, ils manifestent spontanément en masse avec des revendications similaires, au moment où l’avenir promis leur apparaît insupportable.[2] L’analyse des forces de changement au sein de cette génération particulière nous conduit à les placer comme pivot dans l’anticipation d’ici 2030 des profondes évolutions sociales à l'échelle européenne. Si cette mutation est certaine, la dérive extrémiste reste possible à la place de la refondation sociale. C’est un destin collectif que cette génération va se forger, et dont une des clés réside dans la rapidité du partage du pouvoir avec la génération des baby-boomers.

Lire la suite de cet article que j'ai publié sur Conscience Sociale.

C’est sur ce sujet que j’interviendrai lors de l’une des tables rondes du Congrès citoyen "Six réformes clés pour une gouvernance démocratique de l'Euroland" les 2 et 3 juillet prochain à Paris. Vous en retrouverez une synthèse dans la deuxième partie de l’article qui sera publiée les jours suivants.



[1] " Le taux de chômage des jeunes a augmenté de 6 points dans les pays de l'OCDE (2,5 fois plus que l'ensemble des actifs), effaçant l'amélioration des dix années précédentes " (Centre d’Analyse Stratégique, 05/2011). Voir aussi la Carte interactive.
[2] "Il y a un désir mimétique du printemps arabe chez les jeunes européens" (Libération, 05/2011) ; "A Madrid, les jeunes réinventent les principes libertaires" (Rue89.com, 05/2011). La "Jeunesse sans futur" scande "Sans maison, sans boulot, sans retraite, sans peur !"

24/06/2011

Podiumsdiskussions : Sechs grundlegende Reformen für eine demokratische Governance Eurolands


 Nach dem Wahlerfolg der „Wahren Finnen“, der Zankerei um nordafrikanische Flüchtlinge, der Aussetzung von „Schengen“ durch die dänische Regierung, den gewaltsamen Protesten in Griechenland, dem Aufstand der Jugend in Spanien und zunehmenden Nörgeleien gegen den Euro: Jetzt merken selbst Begriffsstutzige, dass das Jahrhundertwerk der europäischen Integration scheitern kann, wenn die „wahren Europäer“ – die
auch „wahre Demokraten“ sein müssen – nicht endlich aktiv werden.
Was die EU, oder zumindest deren am weitesten integrierter Teil Euroland, jetzt braucht, ist nicht Sentimentalität. Es ist der kritische Verstand, der Mut und die Tatkraft, kurz: das politische Engagement und die Übernahme des Steuers durch seine Bürgerinnen und Bürger.
Veränderungen können nur von den Europäern selbst kommen, die erkennen, dass Euroland ihre Chance in der modernen Welt ist, und die mit Nachdruck für ihre politische Beteiligung auf europäischer Ebene eintreten.
Euroland wird keine Zukunft haben, wenn seine Bürgerinnen und Bürger nicht zu denen gehören, die diese Zukunft gestalten.
Diese Bürger, die junge Generation, sind schon auf den Straßen von Spanien, Portugal, Irland, Griechenland, Deutschland, Frankreich, Italien … und fordern wahre Demokratie in Euroland. Sie nehmen sich das Recht, ihre Rechte zu verteidigen, ihre Werte und vor allem ihre Zukunft, die ihnen durch die Krise und die visionslose Führung Eurolands verbaut wird. Junge und Ältere müssen zusammenarbeiten und die Instrumente für ein wahrhaft demokratisches Euroland schaffen, ein Euroland, das den Jungen eine bessere Zukunft garantieren kann und das die Wünsche der Älteren achtet. Also rufen wir dazu auf, einen Euroland-Pakt der Generationen zu schließen, oder die Kluft zwischen den Generationen wird sich weiter vergrößern, wie schon die Kluft zwischen den Bürgern und den Institutionen.
Der erste Kongress des Demokratischen Bundes für Euroland, den NewropMag organisiert, wird als Teil einer Reihe von Initiativen (wie dem Forum Anticipolis) versuchen, eine erste Diskussion von Kernfragen zu starten, die für die Beteiligung der 300 Millionen „Euroland-Bürger“ wesentlich sind.
Die Debatte ist durch sechs offene Podiumsdiskussionen strukturiert, und jeder ist eingeladen,  mitzudiskutieren und ganz neue Vorschläge für eine künftige demokratische Governance Eurolands zu entwickeln. Die Teilnehmer des Podiums führen in die wichtigsten Themen ein und daraus entsteht dann die offene Diskussion mit dem Publikum. Die Debatten werden über das Internet übertragen (Videostreaming der Diskussionen) und zielen darauf ab, den 300 Millionen Bürgern Eurolands zu helfen, die Probleme zu erfassen, die sie alle betreffen.

Panels : Six key reforms for a democratic governance of Euroland


 After the electoral success of "True Finns”, the disputes about refugees from North Africa, the questioning of "Schengen" by the Danish government, the violent protests in Greece, the rise of the youth in Spain and the growing grumbling on the Euro: even obtuse people now realize that the work of the century, the European integration, is likely to collapse if the "true Europeans" - which must also be "true democrats" - do not take finally the bull by the horns.
EU, or at least its most integrated structure “Euroland”, need today critical thinking, courage and energy of involvement, in short, political commitment and takeover from its citizens.
Changes can only come from Europeans themselves who recognize that Euroland is their chance in the modern world and assert firmly their political involvement at the Euroland level.
Euroland has no future if its citizens are not big part of those who invent this future. These citizens, the young generations, are already in the streets in Spain, Portugal, Ireland, Greece, Germany, France, Italy...
claiming for real democracy inside Euroland, the right to defend their rights, their values, and above all their future completely messed up by the crisis and the lack of vision of Euroland leaders. Young and older generations have to work together and implement the tools for a real true democratic Euroland, which
can guarantee a better future for the ones and respect the aspirations of the others. Thus we call for the implementation of a trans-generational Euroland-pact, or the gap will not only accelerate between citizens and institutions but also between generations.
The first congress of the "Euroland Democratic Front" organised by NewropMag will try to launch beneath other initiatives a first discussion on six key reforms which are essential for 300 million “Eurolanders” to take a grip. Six panels structure the debates in which everyone is invited to have his say and develop brand new
proposals to shape the democratic future of Euroland governance. The main topics are introduced by the panellists guiding open debates with the attendance.
The debates will be relayed via internet (video streaming of the debates), and aims to help 300 million citizens of Euroland to finally grasp of the issues that concern them all.
We share the same money, we share the same crisis, we share the same austerity... so join and share your visions and values: real democracy, intragenerational pact, Schengen, immigration, after Fukushima, global crisis and international relations, rationalisation, understanding and control...
Be part of  participants to shape the future democratic governance of Euroland. Paris 2nd & 3rd July 2011.

See the full program.

Tables rondes : Six réformes clé pour une gouvernance démocratique de l'Euroland


 Après le succès électoral des „Vrais Finlandais“, les disputes autour des réfugiés d'Afrique du Nord, la remise en cause de „Schengen“ par le gouvernement danois, les manifestions violentes en Grèce, le soulèvement de la jeunesse en Espagne et les rouspétances croissantes sur l'Euro: même les plus obtus s'aperçoivent maintenant que l'œuvre du siècle qu'est l'intégration européenne a toutes les chances de s'effondrer si les «vrais Européens» - qui doivent également être de «vrais démocrates» - ne prennent pas enfin le taureau par les cornes.
L'UE, ou du moins sa partie la plus intégrée qu'est l'Euroland, a besoin aujourd'hui d'esprit critique, de courage et d'énergie, de l'engagement politique et une réelle prise en main du pouvoir de la part de ses
citoyens. 
Le changement ne peut venir que des Européens eux-mêmes qui reconnaissent que l'Euroland est leur chance dans le monde moderne et qui pour cela revendiquent avec fermeté leur engagement politique au
niveau européen. L'Euroland n'a aucun avenir si ses citoyens ne sont pas partie prenante à l'invention de leur futur.
Ces citoyens, les jeunes, sont déjà dans les rues en Espagne, Portugal, Irlande, Grèce, Allemagne, France, Italie... et réclament une vraie démocratie pour l'Euroland, le droit de défendre leurs droits, leurs
valeurs et par dessus tout leur futur totalement ruiné par les mesures qui sont décidées par la crise et le manque de vision des dirigeants européens. Jeunes et plus âgés doivent travailler ensemble et mettre en
œuvre les instruments pour un Euroland vraiment démocratique qui peut garantir un avenir meilleur pour les uns tout en respectant les aspirations que pouvaient avoir les autres. C'est pour cela que nous appelons à la
définition d'un pacte trans-générationnel de l'Euroland, ou nous risquons de voir s'élargir non seulement le fossé entre citoyens et institutions mais en mode accéléré celui entre les générations.

Six tables rondes structurent le débat dans le quel chacun est invité à contribuer et développer les propositions nouvelles et innovantes pour réformer le futur d'une gouvernance démocratique de l'Euroland. Les principaux sujets seront introduits par des intervenants qui guideront les débats ouverts avec le public. Les débats seront retransmis par vidéo conférence pour pouvoir permettre à plus de 300 millions de citoyens de se saisir enfin de questions qui les concernent tous.

Nous partageons la même monnaie, la même crise, la même austérité, alors joignez vous et partagez vos visions et vos valeurs: une vraie démocratie, un pacte intergénérationnel, Schengen, immigration, l'après Fukushima, la crise globale et les relations internationales, rationalisation, compréhension et contrôle... Soyez l'un des participants pour définir la future gouvernance démocratique de l'Euroland à Paris les 2 & 3 Juillet 2011.

Je participe à la table ronde du thème 2 "Crise socio-économique et Euroland : vers la définition de deux nouveaux pactes socio-économiques entre les générations et entre les états-membres"

21/06/2011

Solidarité trans générationnelles : Précisions sur le Baby-boom

 La question des solidarités intergénérationnelles arrivent en force sur le terrain politique, amplifiée à partir de cette année par l'effet du départ à la retraite des premiers baby-boomers, dont la génération représentent une part importante de la population. Ce thème va monter en puissance sera sans aucun doute au coeur de la campagne présidentielle de 2012/2013 dans les pays européens.

Un article de ce jour de MediaPart, au titre éloquent, en apporte l'illustration : "Les baby-boomers ont-ils volé la vie de leurs enfants ?"
Le document de l'INSEE qui est mentionné est : "Inégalités entre générations depuis le baby boom". 22 pages très centrées sur la comparaison de l'accès à l'emploi et à la propriété.

Je note une phrase à la fin : "Les générations ayant bénéficié de conditions relativement plus favorables pourraient, par l’intermédiaire de donations et d’héritages, en faire bénéficier les générations plus jeunes et modifier encore les situations relatives entre générations. Toutefois, cette redistribution des cartes, qui laisse de côté ceux qui ne bénéficient pas d’une transmission de patrimoine, pourrait contribuer au creusement des inégalités intra-générationnelles "

Tout ce travail découpe les générations par période de 5 ans seulement. Du coup la notion même de baby-boom est complètement diluée. On nous dit simplement que "le baby-boom couvre quasiment la même période que les Trente Glorieuses", c'est à dire 1945-1974.
Il y a en réalité un vrai problème pour définir précisément la fin des années baby-boom en France.

D'après wikipedia : "Cette période s'étend de 1945 jusqu'à 1965 pour la plupart des pays nord-européens. Pour certains pays comme la France, elle a commencé plus tôt dès 1942 et pour d'autres continué jusqu'à la fin de 1974, bien que de façon moins importante. "

J'ai repris les données démographiques de l'INSEE pour tracer un rapide graphe :

Si on considère seulement le nombre de naissances (courbe bleue) on peut définir assez bien la fin du Baby-Boom. Or le nombre de naissances dépend beaucoup de la population. Si la population varie, que représente cet indicateur du point de vue social ?
Et si on prend le taux de natalité (nombre de naissance pour 1000 habitants, courbe rouge), c'est beaucoup plus dur de définir précisément une date de fin.. 

Il faut donc repartir de la définition de génération rappelée dans le pdf :  "On entend en général par génération, ou encore par cohorte, un ensemble d’individus ayant connu une certaine étape de la vie au même moment. La génération renvoie ainsi à l’idée d’avoir vécu, au même moment, les mêmes expériences, individuelles et/ou collectives (crises, guerres…). Cette caractéristique crée, pour les membres d’une génération, un contexte commun pouvant influer, de multiples façons, sur leur destinée sociale et leurs conditions matérielles d’existence."

Partant de là, on peut dire que ceux qui avaient 15 ans ou moins en 1973 (1er choc pétrolier, montée du chômage de masse) ont été confronté à des expériences sociales bien différentes. Donc il faudrait comprendre la génération baby boom comme étant les personnes nées entre 1943 et 1958. La durée initiale de 30 ans est bien segmentée pour représenter des générations aux vécus différents.