27/10/2014

Nos politiques ont-ils déjà rencontré le peuple ?


France Inter: Service Public; émission du vendredi 24 octobre 2014.

"Vers l’âge de 25 ans, en 1900, Winston Churchill rencontra pour la première fois une créature étrange, un ouvrier. Au même moment, de l’autre côté de l’Atlantique, Franklin Delano Roosevelt connaissait déjà beaucoup de palefreniers. Ces palefreniers s’occupaient des chevaux que Roosevelt montait quand il jouait au polo. ... Mais la classe politique française demeure encore très largement une classe bourgeoise, à quelques exceptions exceptionnelles. Voilà qui passe de plus en plus mal, le refus de l’entre soi est en train de devenir aussi massif que le refus des inégalités
Comment les politiques peuvent-ils gouverner un peuple qu’ils ne connaissent pas ? La question est nouvelle, car jadis on pouvait fort bien être né coiffé et défendre ceux qui portaient casquettes, autrement dit les ouvriers. Léon Blum est la plus parfaite incarnation de cette règle. 
A force de vouloir jouer la proximité, les politiques récoltent ce qu’ils ont semé : ils doivent non seulement représenter le peuple mais aussi en être représentatifs. Laurent Fabius doit manger des carottes râpées et Jacques Chirac aime la tête de veau. Mais si notre pays semble si mal gouverné, c’est peut-être parce que nos politiques se cooptent, se produisent et se reproduisent en circuit fermé ?

 C’est peut-être cela la sixième république que certains Français appellent de leur vœu. Une république ou l’on dirait non plus, comme à Rome, senatus populusque romanus, le sénat et le peuple, mais le sénat c’est le peuple." 

La Démocratie Agile est l'instrument du futur gouvernement par le peuple, qui ne peut pas être corrompu ou détourné. L'explosion de la classe politique appellée par Jacques Julliard est en fait une dissémination et une réappropriation.

24/09/2014

Votons pour des lois, pas pour des représentants.


 "Le problème, c'est notre démission du processus constituant."


...combien ont pensé à regarder d’un peu plus près la constitution de la cinquième république, celle que nous ne connaissons que si peu, voire pas du tout? Alors que c’est celle-ci qui fixe « les règles du jeu » dans le pays, celle-ci devant être respectée et appliquée quel que soit le contexte, sans possibilités de dérogation, quel que soit le parti ou les enjeux.
Chacun peut la consulter sur le site du conseil constitutionnel, et en voici quelques points qui méritent réflexion…
Drapeau français
  • Article 3: La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.  Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.
  • Article 4: Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.
  • Article 5: Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités.
Notre président ainsi que les précédents se doivent de respecter la constitution, ainsi que le principe de souveraineté nationale. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités. Partant de ce principe, pouvons-nous réellement penser que l’Union Européenne est compatible avec la souveraineté du pays? Sachant que, pour reprendre les propos de Viviane Reding, les lois nationales des pays de l’Union Européenne sont décidées à 80% par Bruxelles, il ne nous reste donc théoriquement 20% de pouvoir décisionnel, en partant du principe que le parlement européen n’entrave pas les décisions politiques dans le pays en question.
N’avons-nous jamais été menacé de sanctions, financières ou autres, pour une décision qui ne convenait pas aux parlement ou aux lobbys qui sévissent là-bas?
Quand au bon fonctionnement des pouvoirs publics, entre les délocalisations des services, les endettements voulus des institutions avec des prêts parfois reconnus comme toxiques et illégaux, la mise en place de l’accord TISA et les privatisations à outrance, on se demande si la continuité à long terme est possible, du moins, de la manière dont nous l’avons connu…
Quand à l’indépendance nationale et à l’intégrité du territoire… Nous sommes dans l’Union Européenne, celle-ci ayant été créée pour finir avec la mise en place d’un accord de libre-échange dangereux en tout point. Le seul traité qui actuellement est respecté même s’il n’est pas encore totalement appliqué, c’est le traité transatlantique, cela le plus discrètement possible afin que les citoyens ne s’insurgent pas en masse contre celui-ci.
[extrait d'un article sur Les moutons enragés.fr]

19/04/2014

Willy Brandt: « Il faut corriger la démocratie en osant davantage de démocratie. »



« Les problèmes économiques de l’Europe sont dus au fait que les systèmes politiques de la périphérie méridionale ont été instaurés suite à la chute de dictatures, et sont restés marqués par cette expérience. Les Constitutions affichent une forte influence des idées socialistes, et en cela, elles reflètent la grande force politique atteinte par les partis de gauche après la défaite du fascisme, » poursuit la banque d’affaires.
Plus loin dans le même document, le propos se fait plus précis encore :
« Les systèmes politiques et constitutionnels des pays du Sud présentent le caractéristiques suivantes : des exécutifs faibles vis-à-vis des parlements, des gouvernements centraux faibles par rapport aux régions, la protection constitutionnelle des droits du travailleur, des techniques de construction du consensus fondées sur le clientélisme, le droit de protester si les changements sont indésirables. La crise a illustré les conséquences auxquelles ces caractéristiques peuvent amener. Les pays de la périphérie ont obtenu des succès seulement partiels sur le chemin des réformes économiques et fiscales, et nous avons vu que les exécutifs étaient limités dans leurs actions par les constitutions (Portugal), par les autorités locales (Espagne), et par le succès croissant des partis populistes (Italie et Grèce). »
En résumé, la banque JP Morgan nous dit ceci : libérez-vous au plus vite de vos constitutions antifascistes.
« L’idée d’un État où les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires appartiennent à des organes différents et que nous sommes tous égaux devant la loi commence a être mal vue par les classes dominantes en ce XXIe siècle. Ce sont surtout les Constitutions nées de la résistance qui sont mal vues. En particulier celles des pays du Sud de l’Europe : Italie, Grèce, Espagne, Portugal, » dénonce le juriste Franco Cordero.
Pour l’économiste Emiliano Brancaccio : « Plus le pouvoir du Parlement est grand, plus il est difficile de redimensionner l’État social. Une orientation inverse vise au contraire à redistribuer le revenu en favorisant le profit et les revenus, et certainement pas à une modernisation du pays. Dans la Constitution italienne comme dans toutes celles "antifascistes", existent des règles qui prévoient la protection de la propriété privée, laquelle peut être expropriée pour des raisons d’utilité publique. Les institutions financières ont souvent intérêt à réaliser des acquisitions de capitaux nationaux à l’étranger, et elles ont donc intérêt à garantir que la propriété du sujet étranger qui fait l’acquisition est totalement protégée. Avec ces Constitutions, le sujet étranger qui acquiert souvent à prix cassés les capitaux nationaux de pays en difficulté n’est pas totalement protégé, car il pourrait être exproprié. Derrière le mot magique "modernisation", souvent prononcé par JP Morgan, se cache donc la protection des intérêts de ceux qui voudraient venir faire leur shopping bon marché en Italie et dans les autres pays périphériques de l’Union européenne. »
L’ex-Chancellier allemand social-démocrate Willy Brandt a écrit : « Il faut corriger la démocratie en osant davantage de démocratie. »

auteur: Franco Fracassi 
extrait de l'article publié le 10 avril 2014 sur popoff.globalist.it
Traduction en français : IlFattoQuotidiano.fr
_______________________________________
Nous avons osé proposer les principes de la Démocratie Agile pour corriger la démocratie, pour permettre à chaque échelle de construire davantage de démocratie, comme remède ultime contre le fascisme.

07/04/2014

Combler le vide stratégique

Ecoutez cette interview sur Xerfi Canal de Philippe Baumard, Professeur des universités à Aix-Marseille Université et chercheur au sein de la chaire Innovation & Régulation des services numériques de l'École Polytechnique.


Pourrait-on imaginer titre plus explicite que celui de « vide stratégique » ? Assurément non. On doit donc être reconnaissant à Philippe Baumard, figure emblématique de la discipline de l’intelligence économique d’avoir aussi clairement mis les mots sur nos maux actuels.
 Ce serait donc l’incompétence des élites qui serait l’un des facteurs explicatifs déterminants de la crise que nous vivons depuis bientôt 7 ans… si ce n’est plus.

Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

[MAJ 20/11/2016]
Très intéressant prolongement de ce livre, avec cette conférence du même auteur:http://www.xerfi-precepta-strategiques-tv.com/emission/Philippe-Baumard-Le-vide-strategique-et-l-incertitude-vitale_3022.html

03/04/2014

Agile Democracy is the ultimate political solvent to establish the new freedom


"The only way that government is kept pure is by keeping these channels open, so that nobody may deem himself so humble as not to constitute a part of the body politic, so that there will constantly be coming new blood into the veins of the body politic; so that no man is so obscure that he may not break the crust of any class he may belong to, may not spring up to higher levels and be counted among the leaders of the state. Anything that depresses, anything that makes the organization greater than the man, anything that blocks, discourages, dismays the humble man, is against all the principles of progress. When I see alliances formed, as they are now being formed, by successful men of business with successful organizers of politics, I know that something has been done that checks the vitality and progress of society. Such an alliance, made at the top, is an alliance made to depress the levels, to hold them where they are, if not to sink them; and, therefore, it is the constant business of good politics to break up such partnerships, to re-establish and reopen the connections between the great body of the people and the offices of government.
To-day, when our government has so far passed into the hands of special interests; to-day, when the doctrine is implicitly avowed that only select classes have the equipment necessary for carrying on government; to-day, when so many conscientious citizens, smitten with the scene of social wrong and suffering, have fallen victims to the fallacy that benevolent government can be meted out to the people by kind-hearted trustees of prosperity and guardians of the welfare of dutiful employees,—to-day, supremely, does it behoove this nation to remember that a people shall be saved by the power that sleeps in its own deep bosom, or by none; shall be renewed in hope, in conscience, in strength, by waters welling up from its own sweet, perennial springs. Not from above; not by patronage of its aristocrats. [...] 
Politics in America is in a case which sadly requires attention. The system set up by our law and our usage doesn't work,—or at least it can't be depended on; it is made to work only by a most unreasonable expenditure of labor and pains. The government, which was designed for the people, has got into the hands of bosses and their employers, the special interests. An invisible empire has been set up above the forms of democracy. [...]
The masters of the government of the United States are the combined capitalists and manufacturers of the United States. It is written over every intimate page of the records of Congress, it is written all through the history of conferences at the White House, that the suggestions of economic policy in this country have come from one source, not from many sources. [...]

Shall we try to get the grip of monopoly away from our lives, or shall we not? Shall we withhold our hand and say monopoly is inevitable, that all that we can do is to regulate it? Shall we say that all that we can do is to put government in competition with monopoly and try its strength against it? Shall we admit that the creature of our own hands is stronger than we are? We have been dreading all along the time when the combined power of high finance would be greater than the power of the government. Have we come to a time when the President of the United States or any man who wishes to be the President must doff his cap in the presence of this high finance, and say, "You are our inevitable master, but we will see how we can make the best of it?"
We are at the parting of the ways. We have, not one or two or three, but many, established and formidable monopolies in the United States. We have, not one or two, but many, fields of endeavor into which it is difficult, if not impossible, for the independent man to enter. We have restricted credit, we have restricted opportunity, we have controlled development, and we have come to be one of the worst ruled, one of the most completely controlled and dominated, governments in the civilized world—no longer a government by free opinion, no longer a government by conviction and the vote of the majority, but a government by the opinion and the duress of small groups of dominant men.
If the government is to tell big business men how to run their business, then don't you see that big business men have to get closer to the government even than they are now? Don't you see that they must capture the government, in order not to be restrained too much by it? Must capture the government? They have already captured it. Are you going to invite those inside to stay inside? They don't have to get there. They are there. Are you going to own your own premises, or are you not? That is your choice. Are you going to say: "You didn't get into the house the right way, but you are in there, God bless you; we will stand out here in the cold and you can hand us out something once in a while?"
At the least, under the plan I am opposing, there will be an avowed partnership between the government and the trusts. [...] 
There is no hope to be seen for the people of the United States until the partnership is dissolved." 
(T.W. Wilson, 28th President of the US, 1856 – 1924 ; The New Freedom: A Call for the Emancipation of the Generous Energies of a People, 1913)

Agile Democracy is the ultimate political solvent. It is eau régale.

22/03/2014

Money Laundering And Sausages: The Making Of EU Laws

KOEN ROOVERS : Last Tuesday week, MEPs overwhelmingly voted in favour of public disclosure of the real owners of companies, trusts, and other businesses operating in the EU, aiming to curtail money laundering. How? Here's our step-by-step guide to European law-making.

There’s an old saying that the legislative process is a lot like making sausages – it’s confusing, messy, and you don’t really want to know how it’s done.
The European institutions in Brussels, the butcher shop in this case, decide how laws are drafted, changed, and combined to reach a final outcome. My colleagues and I followed this process, as European and national legislators debated revisions to European anti-money laundering rules.
[...]

In order for those negotiations to be successful, a majority of European governments need to be supportive of public registers for beneficial ownership. The UK and France have openly petitioned for public registers in the past, but other influential member states, like Germany, the Netherlands, and Sweden, have argued for more ‘flexible’ approaches for member states to achieve beneficial ownership transparency. Given Germany’s voting cloud in Council, an agreement on the basis of the European Parliament’s proposal without a change in its government’s position seems difficult to achieve.
The big question that therefore remains is whether the sausage that the European Parliament has prepared will turn out to be a Berliner Currywurst too.
My comment:
The big solution would be to "eat your own dog food". That is, for the civil society gathering the EU citizens to write themselves the law, and to let EU Parliament to vote it (or not), but without changing any word in the text. 
This is what the Agile Democracy's principles aim for.


16/03/2014

La démocratie Agile contre la pathologie du secret


Article d'Eric Alt (Vice-président d'Anticor, association de lutte contre la corruption ) publié dans Le Monde, 14/03/2014.

Un an après l'affaire Cahuzac, vingt ans après l'affaire Urba sur le financement du PS, tout se passe comme si rien n'avait changé. Les faits de corruption à droite révélés ces derniers jours s'ajoutent à de nombreux dossiers en cours. Ils n'ont de particulier que leur soudaine accumulation. Au-delà de l'arrogance, de l'hypocrisie ou du déni, des constantes peuvent être observées : l'insuffisance des règles sur le financement de la vie politique, le culte du secret, les attaques contre les magistrats.
Pour remédier à ces dérives, des lois ont été adoptées de 1988 à 2013. Pourtant, les échappatoires à cette législation restent nombreuses. Il suffit pour s'enconvaincre de lire les rapports de la Commission des comptes de campagne et du financement de la vie politique. Le nombre de partis enregistrés est à lui seul un indicateur d'alerte : ils étaient 402 au 30 juin 2013.
Autre constante : la pathologie du secret. Comme si le scandale n'était pas dans les infractions elles-mêmes, mais dans leur dévoilement. Des avocats s'indignent contre des intrusions de la justice dans leurs cabinets. Pourtant, la violation des règles de procédure relève des juridictions d'appel et de cassation, et les fautes déontologiques, des magistrats du Conseil supérieur de la magistrature. Les avocats n'ont pas besoin de se constituer en lobby pour convaincre de l'importance du secret des correspondances avec leurs clients. A trop en faire, ils risquent le discrédit, si les atteintes portées à ce secret, qui n'est pas absolu, sont justifiées.
Les affaires révèlent un secret de la défense nationale bien gardé, qui autorise nombre d'abus. La France est un des seuls pays de l'UE où un ministre décide discrétionnairement ce qui doit rester secret et ce qui peut être divulgué à la justice. La France est aussi le seul pays où le ministre du budget décide de la fraude fiscale qui sera poursuivie en justice. Le procureur financier est dépendant en ce domaine. Cela entachera de soupçon le traitement du volet fiscal de ses dossiers.
Le secret des paradis fiscaux et judiciaires facilite la corruption. Mais la société Bygmalion n'a pas le monopole des montages financiers alambiqués et de l'usage de places financières opaques. Chaque année, 60 à 80 milliards échappent à l'impôt en France pour être placés dans ces territoires. Les leçons du rapport parlementaire de MM. Boquet et Dupont-Aignan comme des études de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l'érosion fiscale tardent à être tirées. Enfin, les attaques contre la justice sont récurrentes. Un ministre a qualifié une perquisition dans l'affaire Urba de « cambriolage judiciaire ». Un ancien conseiller de M. Sarkozy a estimé que le juge qui avait mis en examen l'ancien président avait « déshonoré la justice ». Le soupçon d'instrumentalisation partisane est fréquent dans ce type de dossiers.

DES CITADELLES D'IMPUNITÉ
Certes, la ministre de la justice n'entrave plus les enquêtes, ayant mis fin aux pratiques d'intervention de ces dix dernières années. Cela peut expliquer en partie l'accumulation d'affaires. Une certaine oligarchie avait profité de l'affaiblissement de la justice pour construire des citadelles d'impunité, aujourd'hui attaquées. Des juges d'instruction et des procureurs sont mis en cause. Mais l'enlisement de la réforme constitutionnelle, qui devait améliorer le statut du parquet, n'honore pas la classe politique. Sans garantie en matière de nomination et de discipline des procureurs, le soupçon persistera. Dans les dossiers sensibles, le ministère de la justice demande toujours aux parquets des informations diligentes. L'opposition peut s'interroger sur l'usage qui en est fait.
La crise rend plus obscène l'esprit de corruption. En Espagne, en Italie, en Grèce, l'exaspération face au délitement de la probité publique a été à l'origine de manifestations. Il ne faut pas sous-estimer la part de cette exaspération dans les événements d'Ukraine. L'Eurobaromètre sur la corruption, paru en février, révèle une société de défiance : 51 % des Français pensent que la corruption a augmenté ces trois dernières années, 68 % qu'elle est répandue dans le pays, 70 % que les partis sont corrompus.
Une nouvelle donne s'impose pour que le citoyen se sente à nouveau représenté par ceux qu'il élit. Dans une Ve République crépusculaire, la démocratie et la justice du XXIe siècle restent à construire. La Déclaration des droits de l'homme de 1789 affirme que « l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ». Les droits qu'elle proclame sont autant de remèdes aux pathologies de la démocratie : égalité devant la loi et devant l'impôt, séparation des pouvoirs, droit de demander compte de leur administration aux agents publics. A nous, citoyens, de revenir à ces fondamentaux pour combler le gouffre entre les principes et leur application.

Et je complète:
Le meilleur moyen de contrôle démocratique pour combler le gouffre entre les principes et leur application est que les lois ne soient rédigées que par les citoyens assemblés suivant les principes de la Démocratie Agile. L'insuffisance des règles sur le financement de la vie politique, le culte du secret, seront alors pris à rebourd, balayés par la transparence.
La Démocratie Agile, c'est la démocratie et la justice pour l'esprit européen du XXIème siècle.

07/03/2014

NSA gave instruction to governments on how to degrade the legal protections of our countries - Agile Democracy is the only antidote

Edward Snowden testimony before the European Parliament explains us why western governments are not vehement against the US administration because of the NSA mass surveillance programs:
One of the foremost activities of the NSA's FAD, or Foreign Affairs Division, is to pressure or incentivize EU member states to change their laws to enable mass surveillance. Lawyers from the NSA, as well as the UK's GCHQ, work very hard to search for loopholes in laws and constitutional protections that they can use to justify indiscriminate, dragnet surveillance operations that were at best unwittingly authorized by lawmakers. These efforts to interpret new powers out of vague laws is an intentional strategy to avoid public opposition and lawmakers’ insistence that legal limits be respected, effects the GCHQ internally described in its own documents as "damaging public debate." 
In recent public memory, we have seen these FAD "legal guidance" operations occur in both Sweden and the Netherlands, and also faraway New Zealand. Germany was pressured to modify its G-10 law to appease the NSA, and it eroded the rights of German citizens under their constitution. Each of these countries received instruction from the NSA, sometimes under the guise of the US Department of Defense and other bodies, on how to degrade the legal protections of their countries' communications. The ultimate result of the NSA's guidance is that the right of ordinary citizens to be free from unwarranted interference is degraded, and systems of intrusive mass surveillance are being constructed in secret within otherwise liberal states, often without the full awareness of the public. 
Once the NSA has successfully subverted or helped repeal legal restrictions against unconstitutional mass surveillance in partner states, it encourages partners to perform “access operations.” Access operations are efforts to gain access to the bulk communications of all major telecommunications providers in their jurisdictions, normally beginning with those that handle the greatest volume of communications.
Thus these governments have certainly betrayed our trust since years or decades.

Such erosion of the citizens' Rights would have been impossible under an Agile Democracy regime, because any modification of the laws would have been written and reviewed by the civil society, not by corrupted persons acting in secret.
When do these persons will be named traitors? This is how democracies are failing and dying.

The principles of Agile Democracy are an antidote to rejuvenate old western democracies.

02/03/2014

La dérive néo-conservatrice de la politique française

2013 aura vu le virage néo-conservateur du gouvernement Hollande, sur les deux axes classiques de pénétration de cette idéologie insidieusement amenée par un parti de "gauche": la politique intérieure, et la politique extérieure. Celle-ci fait désormais la quasi-unanimité au Parlement, et constitue un renforcement des tendances néolibérales déjà à l'oeuvre en 2012.

Il s'est passé exactement le même processus au sein des élites politiques américaines au moins depuis le début des années 1950, ce qui a entraîné une irréversible érosion de la réalité démocratique, c'est à dire du gouvernement dans l'intérêt du peuple.

Une idéologie ne vit que pour son expansion, précédant et accompagnant l'expansion impérialiste. Il est inévitable qu'elle se soit exportée dans tous les pays alliés des Etats-Unis (c'est à dire depuis 1945: des pays vassaux si on excepte la période gaulliste en France). Et c'est pour cela que les pratiques anti-démocratiques, anti-constitutionnelles sont copiées ou même partagées entre ces pays. Nous voulons ici parler notamment des systèmes de surveillance de la population, des collaborations entre plusieurs services de surveillance des pays membres de l'UE avec la NSA, et très logiquement des très faibles protestations des gouvernements de l'UE envers les USA sur ses pratiques d'espionnage contre les populations européennes.

Le camp dit occidental ne se limite pas à l'OTAN et aux partis de droite, il trouve ses limites dans la contamination des esprits et l'auto-sélection endogame des décideurs, quelle que soit la couleur du parti. Démocrates ou républicains, PS ou UMP, c'est désormais un jeu de dupes pour des électeurs dans un système politique de représentation poussé à son extrême: le simulacre.

Qu'on en juge sur les actes récents du gouvernement Ayrault, du Président Hollande et du Parlement :
- par la poursuite des sanctions contre l'Iran ;

- par l'absence de droit d'asile accordé à Edward Snowden ; Ce dernier nous a explicitement rappelé "qu'aucun Etat n’a de fondement légal pour limiter ce droit d’asile ou s’en mêler. Cependant, comme nous l’avons vu, certains gouvernements d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord ont montré qu’ils étaient disposés à agir hors de tout cadre légal, et ce comportement persiste aujourd’hui."

- par l'interdiction sans précédent de survol de la France obligeant l'avion du Président Morales a atterrir puis à être fouillé à Vienne, qui a jeté un profond discrédit sur la parole du président François Hollande ;

- par la publication officielle d'un rapport mensonger servant à crédibiliser l'intervention armée de la France contre la Syrie, c'est à dire visant à tromper le peuple français ;

- avec l'adoption de l'article 20 de la loi de programmation militaire similaire à ce qu'autorise l'interprétation - jusqu'à il y a peu: secrète - de la section 215 du Patriot Act ;

- avec l'organisation par le Parlement de l'absence de renvoi de cette loi devant le Conseil Constitutionnel ;
Il ne faut voir ici qu'une manoeuvre de plus  par nos propres législateurs pour éroder le Droit français et la protection des citoyens. Comme l'a expliqué Edward Snowden en témoignant devant le Parlement Européen :
"these [western] countries received instruction from the NSA, sometimes under the guise of the US Department of Defense and other bodies, on how to degrade the legal protections of their countries' communications. The ultimate result of the NSA's guidance is that the right of ordinary citizens to be free from unwarranted interference is degraded, and systems of intrusive mass surveillance are being constructed in secret within otherwise liberal states, often without the full awareness of the public." 
- avec le voyage d'allégeance de Hollande chez son suzerain américain et son refus de l'invitation de Poutine à la cérémonie d'ouverture des J.O. (c'est exactement comme si il avait répondu: "je peux pas j'ai piscine"), et sa perte cette fois totale de crédibilité par la minimisation de l'oppression de la NSA sur la liberté des peuples européens ; 

- par le coup d'Etat fomenté par des partis néo-nazis ukrainiens soutenus par les USA et par l'UE qui a reconnu immédiatement le "gouvernement de transition" mais qui tarde énormément à soutenir l'annonce d'une enquète internationale pour l'affaire "Sniper Gate". Rappelons que la mort de ces personnes a été utilisée pour précipiter la prise du pouvoir à Kiev ; 

Les alternatives restantes pour le peuple français face à ce système de tromperie sont donc:
- soit une montée forte des partis aux extrêmes de la représentation politique, avec le risque historique d'une perçée de l'extrême-droite dans une logique de dérive ukrainienne ; c'est sans nul doute le but ultime des néo-conservateurs américains qui sont habitués depuis les années 30 à soutenir ce type de régime, qui in fine agissent contre leurs propres citoyens ;
- soit un recours aux principes proposés pour la Démocratie Agile.

L'essence de l'idéologie néo-conservatrice est d'être anti-démocratique, c'est-à-dire contre la liberté des citoyens. Elle utilise le hacking politique rendu possible par le système de représentation. La Démocratie Agile est son exact contraire. En termes de pharmacologie, c'est même un antidote souverain contre toutes les dérives et les engrenages totalitaristes qui suivent inévitablement l'instauration des régimes politiques d'idéologie extrêmes.

13/02/2014

The Irish Constitutional Convention: Giving Citizens a Voice in Constitutional Debates

"In late 2012, the Irish government established a Constitutional Convention
...
Chaired by Tom Arnold (the former chief executive of the leading Irish international charity, Concern), the other 99 members of the Convention consist of 66 citizens and 33 elected legislators. Whereas the parties could determine by themselves how to select their members, the citizen members were selected at random by a survey company, which had a brief of ensuring that the membership was a fair reflection of the population in terms of gender, age, region, education and socio-economic status.
...
it has certainly had some impact already on the quality of democracy in Ireland. Emulating the same principles of deliberative democracy used in the British Columbia, Ontario and Dutch citizens’ assemblies, this provides a useful addition to our contemporary system of representative democracy. Something for other countries to emulate?"


This initiative can be ranked on the intermediate level in terms of using agile democracy principles, but it is demonstrating first the limits of representative democracy, and second the creativity delivered by European citizens and legislators to tackle the democratic deficit.

09/02/2014

Why Modern Elites Have No Legitimacy and Capacity to Govern

Excerpts from : "The Rise and Fall of Democracy? Meritocracy?", 29 june 2013, by Ivan Krastev

Ivan Krastev is Chairman of the Centre for Liberal Strategies, Sofia, Bulgaria, and Permanent Fellow at the IWM, Institute of Human Sciences in Vienna, Austria.

 "The time has come for “the reformist” to replace “the reformer” as the key figure in world politics. “The reformist” is a figure both similar to and very different from the figure of “the reformer” who was canonized in the last three decades. The reformer is like Isaiah Berlin’s hedgehog: he knows one big truth and he conceptualizes development as achieving this goal by removing the obstacles and following the right policy. “The reformer” is ideological, rigid and often insensitive to local context. But it is his rigidity that explains his success to transform society. In the time of growing uncertainty he is the one who has clear answers and they are always the same.
The reformist, in contrast, is a fox, he is expert in seeing opportunities where others see only problems, he is a man who knows where he wants to go but he allows the road to lead him. “The reformist” is a progressive opportunist who never loses his optimism and who is ready to form unthinkable coalitions for achieving his policy goals. He is not a genius of consistency but a genius of adjustment. And it is “the reformist elite” that the world urgently needs today."

I think the reformist must make his own the Agile spirit, and should take opportunity of the Agile Democracy principles.

01/02/2014

Agile Democracy against the elimination of the dangers posed by newly empowered individuals


Excerpts from the 08/2013 article "War on Terror Is not the Only Threat" by Harlan Ullman, author of the infamous and shameful doctrine "Shock and Awe" (emphasis mine):
"Hence, the counter-terrorism responses [...] aren't addressing the forces that are dramatically altering the nature of international politics. [...] 
The major enemy and adversary are no longer states bent on disrupting or dominating the system despite those who see China as a future foe. 
Instead, the more immediate danger rests in the dramatic empowerment of individuals and groups, for good and sadly evil, often lumped together as "non-state actors." 
Edward Snowden, Bradley Manning, countless "hackers" and anonymous people [...] whose actions have indeed constituted real threats and systemic disruptions are among the former. Al-Qaida and other radical groups reflect the latter. 
In essence, the 365 year-old Westphalian system that placed sovereign states as the centerpieces of international politics is being tested and in some cases made obsolete by the empowerment of individuals and non-state actors. As former national security adviser Brent Scowcroft observes, global politics has entered a post-Westphalian era. But very few have taken note and fewer have acted on this realization. 
The fundamental cause of this empowerment is the diffusion of all forms of power writ large commonly called "globalization," accelerated by the information revolution and instantaneous global communications and the real and perceived fragilities and weaknesses of states to intervention, interference and disruption by non-traditional actors. 
September 11th could become the demarcation point of this new era much as 1648 and the Treaty of Westphalia marked the beginning of the state-centric system of the international order. 
While the analogy is loose, it won't take centuries for the effects of globalization and the end or at least the transition of the Westphalian era to take hold. 
Beyond this inflection point in international politics, still unabsorbed and misunderstood by most governments and people, a second reality complicates taking effective action in what could truly be a "new world order," the description coined by U.S. President George H.W. Bush after the implosion of the Soviet Union more than two decades ago. 
Failed and failing government from Afghanistan to Zimbabwe with Brussels and Washington in between is the largest collective impediment to the betterment of mankind. 
Without an extraordinary crisis, little is likely to be done to reverse or limit the damage imposed by failed or failing governance. The United States is Exhibit A although there are far too many competitors for that title. 
However, the changing Westphalian system can and must be addressed if there is to be any chance of success in containing, reducing and eliminating the dangers posed by newly empowered non-state actors. 
We have been here before. Sixty-eight years ago this month, the nuclear age dawned over Hiroshima. Over time as nuclear and especially thermonuclear weapons were seen as more than just extensions of conventional munitions and potentially existential, a theory of deterrence emerged. We are at similar juncture regarding cyber where we lack an overarching understanding of the implications and possible consequences of this domain. 
The first step as the Westphalian system faces profound redefinition is understanding and recognizing that these shifts are under way. From that appreciation, specific concepts and ideas can be fashioned to help guide us on this journey.
The path will be difficult and tortuous. Politics and ideological preferences will confuse and distort clear vision. The tendency to overreact, as occurred after September 11th and the Snowden and Manning leaks, will collide with budget realities in which a great deal less will be spent on national security. And because of the pernicious nature of the U.S. system of government, finding institutions with the objectivity, courage and perseverance to chart this new unknown won't be easy. 
Yet this must be done."
You read correctly: Ullman promotes nothing less than an 'overreaction' of the cyber-command organization to "protect" the failing US state, at the expense of the citizens, specifically targeting then eliminating the empowered ones. 

The idea expressed here is to perform an 'Hiroshima' like extraordinary event in or using the Cyber domain and infrastructure, and then make 'deterrence' to emerge. This means all others sheepsuuh..citizens have to fear once for all that the threat from the rulers over them is absolutely real, and that the current State actors will never accept any change in the governance.

Ullman is saying that the infrastructure for such an event is ready, but the government is only lacking a 'clear vision' to fashion new 'national security' concepts, and to allocate new budgets to a 'courageous' security agency. 

If we recognize the failing statist governance and the inevitable emergence of the empowered citizen, Ullman's 'vision' of Will to Order is nothing different than the death of democracy. Americans, first among many others people, needs a Monitory Democracy. The principles of Agile Democracy can help and guide them.

Traité de Westphalie publié le 24/10/1648



26/01/2014

Agile Democracy: principles for the age of Monitory Democracy

A gift from heaven – democracy by parachute –
by the Japanese cartoonist Kato Etsuro, 1946

[from Wikipedia:]
The term monitory democracy is introduced in Keane's The Life and Death of Democracy (2009). It claims that from around 1945 democracy entered a new historical phase. 
In the age of ‘monitory democracy’, the language and ideals and institutions of democracy undergo many changes. 
For the first time in its history, democracy has grown familiar to people living within most regions of the earth, regardless of their language, nationality, religion or civilization. 
This process of ‘indigenisation’ helps explain why, again for the first time, there is an explosion of many different understandings of democracy (for many people, especially in poorer countries, it becomes synonymous with justice, electricity, sanitation and other public goods); and why there are references to ‘global democracy’ and much talk of democracy as a universal ideal. 

In the age of monitory democracy, less obviously, there are indications that the theory and practice of democracy are mutating, that its significance is changing because its institutions are being stretched into areas of life in which democracy in any form was previously excluded, or played only a limited role.

Once seen as the rule of the people, by the people and for the people, democracy is viewed more pragmatically, as a vital weapon for guaranteeing political equality against concentrations of publicly unaccountable power. That is what monitory democracy means: the ongoing public scrutiny and public control of decision makers, whether they operate in the field of government or inter-governmental institutions, or within so-called non-governmental or civil society organisations, such as businesses, trade unions, sports associations and charities.

In the age of monitory democracy, in contrast to the earlier eras of assembly democracy and representative democracy in territorial state form, many new mechanisms are mixed and combined with new ways of publicly monitoring and controlling the exercise of power. 
Representative forms of government do not simply wither, or disappear. Elections remain important and representative democracy within the framework of territorial states often survives, and in some countries it even thrives, sometimes (as in Mongolia, Taiwan and South Africa) for the first time ever. 
Efforts to renew representative government are commonplace, as in the civic involvement and clean-up schemes (machizukuri) in Japanese cities such as Yokohama and Kawasaki during the past several decades. But, for a variety of reasons that are related to public pressure and the need to reduce corruption and the abuse of power, conventional representative forms of democracy are coming to be supplemented (and hence complicated) by a variety of democratic innovations that are applied to organisations underneath and beyond governments. 
Others include public integrity mechanisms, congresses, blogging and other new forms of media scrutiny, as well as cross-border parliaments and open methods of co-ordination, of the kind practiced in the European Union. 
These inventions are unique to the age of monitory democracy, and they fundamentally alter both the political geometry and dynamics of democracy. Democracy becomes nothing less but much more than electoral democracy. 
According to Keane, although its future is by no means guaranteed, monitory democracy is the most intricate, complex and dynamic form of democracy, a type of post-electoral democracy that has long-term consequences and disorientating effects upon political parties, parliaments, politicians and governments. 

He concludes that in the age of public monitoring of power, democracy can no longer be seen as a done deal, or as already achieved. Monitory democracy is an unfinished experiment that both thrives on imperfection and requires fresh ways of thinking about democracy’s virtues and its imperfections and failures.

Reference:
John Keane, The Life and Death of Democracy, London, Simon and Schuster, 2009; translations available.

..................................................................


The simple primitive hierarchical structure of representative democracy is fostering unaccountable power and elites corruption. There is a needed transition toward the networked, horizontal, agile political structure for the XXI c. 

In resonance with the needs of the advanced form of monitory democracy, we have proposed the principles of the Manifesto for Agile Democracy as a framework to help the people to assess if a political system (or an initiative to improve it partly) guarantee political equality against concentrations of publicly unaccountable power. It is not only a concern of monitoring by the people, or transparency, but to avoid that the public policies could be written or modified by representatives. They can only vote for or against the submitted text.

Obviously the current representatives could think the people is not able to write these texts "because they have no expertise", but obviously they are fully wrong.

Agile Democracy is also about educating the people in the same time, for a practical purpose. It is the best guarantee of political equality and stability we can imagine. This is most scary for some people in power, and that's why they will never accept Agile Democracy. But the question is not about what the people in power is afraid of: it is about what the people and the civil society really WANT and how they empower themselves.

22/01/2014

Huxley and the Agile Democracy

You've surely read Brave New World, but do you know about Brave New World Revisited published 27 years later? Here is how this content is related to the Agile Democracy (special mention to Michael Krieger).


"Under a dictatorship the Big Business, made possible by advancing technology and the consequent ruin of Little Business, is controlled by the State -that is to say, by a small group of party leaders and the soldiers, policemen and civil servants who carry out their orders. 
...
It is in the social sphere, in the realm of politics and economics, that the Will to Order becomes really dangerous. Here the theoretical reduction of unmanageable multiplicity to comprehensible unity becomes the practical reduction of human diversity to subhuman uniformity, of freedom to servitude. 
In politics the equivalent of a fully developed scientific theory or philosophical system is a totalitarian dictatorship. 
In economics, the equivalent of a beautifully composed work of art is the smoothly running factory in which the workers are perfectly adjusted to the machines. 
The Will to Order can make tyrants out of those who merely aspire to clear up a mess. The beauty of tidiness is used as a justification for despotism.

Organization is indispensable; for liberty arises and has meaning only within a self-regulating community of freely cooperating individuals. But, though indispensable, organization can also be fatal. Too much organization transforms men and women into automata, suffocates the creative spirit and abolishes the very possibility of freedom.
...
However hard they try, men cannot create a social organism, they can only create an organization. In the process of trying to create an organism they will merely create a totalitarian despotism.
...
Given a fair chance, human beings can govern themselves, and govern themselves better, though perhaps with less mechanical efficiency, than they can be governed by “authorities independent of their will”. Given a fair chance, I repeat; for the fair chance is an indispensable prerequisite. No people that passes abruptly from a state of subservience under the rule of a despot to the completely unfamiliar state of political independence can be said to have a fair chance of making democratic institutions work.
...
“[Political] parties,” we were told in 1956 by the editor of a leading business journal, “will merchandize their candidates and issues by the same methods that business had developed to sell goods. These include scientific selection of appeals and planned repetition"…The political merchandisers appeal only to the weakness of voters, never to their potential strength. They make no attempt to educate the masses into becoming fit for self-government, they are content merely to manipulate and exploit them.
...
Freedom is therefore a great good, tolerance a great virtue and regimentation a great misfortune.

The genetic standardization of individuals is still impossible; but Big Government and Big Business already posses, or will very soon possess, all the techniques for mind-manipulation described in Brave New World, along with others of which I was too unimaginative to dream. Lacking the ability to impose genetic uniformity upon embryos, the rulers of tomorrow’s over-populated and over-organized world will try to impose social and cultural uniformity upon adults and their children. To achieve this end, the will (unless prevented) make use of all the mind-manipulating techniques at their disposal and will not hesitate to reinforce these methods of non-rational persuasion by economic coercion and threats of physical violence. If this kind of tyranny is to be avoided, we must begin without delay to educate ourselves and of children for freedom and self-government.
...
Under the relentless thrust of accelerating over-population and increasing over-organization, and by means of ever more effective methods of mind-manipulation, the democracies will change their nature; the quaint old forms —elections, parliaments, Supreme Courts and all the rest— will remain. The underlying substance will be a new kind of non-violent totalitarianism. All the traditional names, all the hallowed slogans will remain exactly what they were in the good old days. Democracy and freedom will be the theme of every broadcast and editorial —but Democracy and freedom in a strictly Pickwickian sense. Meanwhile the ruling oligarchy and its highly trained elite of soldiers, policemen, thought-manufacturers and mind-manipulators will quietly run the show as they see fit.

Or take the right to vote. In principle, it is a great privilege. In practice, as recent history has repeatedly shown, the right to vote, by itself, is no guarantee of liberty.Therefore, if you wish to avoid dictatorship by referendum, break up modern society’s merely functional collectives into self-governing, voluntarily co-operating groups, capable of functioning outside the bureaucratic systems of Big Business and Big Government."

(A. Huxley, 1894 – 1963 ; Brave New World Revisited, 1958)
______________

In short: the Manifesto for Agile Democracy is an innovative proposition for such self-governing, voluntarily co-operating groups.